Escorial 2020

En 1996, Alvaro Espinoza, avec son épouse et sa famille, a planté une petite parcelle d'un hectare à Maipo Alto, réalisant ainsi un rêve qui était dans la famille depuis des décennies : élaborer un vin personnel, élaboré à la main, guidé uniquement par l'instinct, le nez et la conviction de pouvoir exprimer honnêtement les nobles terroirs du Maipo. Depuis sa création, Antiyal s'est imposée seule vers une production de vins haut de gamme, 100 % familiale et axée sur l'agriculture biodynamique. Aujourd'hui, ces valeurs continuent de guider la cave, qui s'impose aujourd'hui comme l'un des pionniers de la pratique de la biodynamie au Chili. Antiyal est un mot mapuche signifiant « enfants du soleil » , un clin d'œil à l'utilisation du cosmos dans sa pratique biodynamique.

Cette cuvée est élaborée à partir de raisins de Carménère provenant de l'une des meilleures et des plus petites parcelles du domaine, nommée Escorial, avec seulement 0,8 hectare. Elle est cultivée biologiquement par Álvaro Espinoza et sa famille. Les sols d'origine volcanique et basaltique présente une teneur élevée en minéraux et en matière organique. Les raisins sont récoltés à la main et fermentés en cuves inoxydable grâce aux levures indigènes. Le vin est ensuite élevé pendant 12 mois, en cuves béton de forme ovoïdale. (La forme de l'œuf permet un mouvement naturel et constant du vin. C'est comme si le vin était dans un processus de bâtonnage continu. De plus, les parois en béton poreux permettent une micro-oxygénation sans avoir besoin d'utiliser du bois, sans interférer avec les saveurs et les arômes qu'apportent habituellement les fûts.)

C'est un vin qui impressionne par sa fraîcheur, sa fluidité et sa tension, qui équilibrent toute sa puissance et son onctuosité. La palette aromatique est très complexe exprimant des notes de réglisse, de pruneau, de cassis, de mûres, de myrtille, de cendre froide, d'herbes aromatiques, d'épices douces, de cuir et de moka. Le vin est dense et charnus, avec des tannins fermes et une acidité juteuse ce qui le rend digeste et gourmand. La finale est longue et raffinée.

C’est Hernán Cortés qui ordonna, dès la conquête du Mexique, la culture de la vigne en 1524. Elle s’étendit progressivement du Mexique vers le sud pour atteindre le Chili en 1555. Pendant les 3 premiers siècles de la colonisation, on n’a cultivé au Chili que le país, un cépage noir sans caractère et très productif. Il faudra attendre le milieu du 19ème siècle pour voir l’introduction de variétés nobles : cabernet sauvignon, merlot, syrah, sauvignon blanc et chardonnay principalement. Vingts ans plus tard, la vinification se modernisa sous l’impulsion de riches propriétaires et d’experts français que le phylloxéra en Europe avait forcés au chômage. Le Chili s’étend sur 4 300 kilomètres du nord au sud. Il est coincé entre l’océan Pacifique à l'ouest, la Cordillère des Andes à l'est, le désert d'Atacama au nord, les plaines de Patagonie et les glaciers au sud. Ces barrières naturelles empêchèrent le phylloxéra de s'introduire dans le pays. Bien que la largeur du pays ne soit que de 160 kilomètres, il jouit de conditions idéales pour la culture de cépages de régions chaudes, intermédiaires ou fraîches, si bien qu’on le décrit souvent comme un paradis pour la culture de la vigne. Avec près de 300 propriétés qui produisent des vins en bouteilles, le Chili oscille entre le 6ème et le 8ème rang mondial.